Partageons les bonnes idées
Depuis le 18 octobre 2019 le Chili est le “pire” scénario pour les défenseurs du système ultra Neo libéral qui règne dans le pays depuis qu’il à été imposé par la Constitution du général Pinochet dans les dernières années de sa dictature.
Le documentaire de Brut, comme le titre l’indique, a été filmé au cœur des manifestations avec un effet de réalisme total.
Dans le canal YouTube du média Brut les commentaires sont nombreux. Parmi eux nous avons remarqué celui de Margaux Delcours qui vit à Santiago, tout près de la renommée Plaza de la Dignidad, ( dite Plaza Italia aussi de son vrai nom, Plaza Baquedano). Margaux est française et nous permet de reproduire ses commentaires à propos du reportage et de la situation actuelle au Chili.
Par Margaux Delcours
J’habite à Santiago à côté de la Plaza Italia (place des manifestations) donc j’ai vu beaucoup de choses. Le reportage est bien fait ! Mais incomplet… Il aurait gagné à montrer plus d’images des manifestants pacifiques car ce sont les plus visibles… Danses dans la rue, fanfares, batuca, c’est très animé et bon enfant… (ce qui n’empêche pas les carabineros de nous charger, même lorsque les manifs sont pacifiques…)
Quelques explications en plus : Piñera (le président actuel) a, au début des manifs, déclaré un état d’urgence, a sorti les militaires dans les rues ce qui a ravivé le douloureux souvenir de la dictature (que tous les chiliens de + de 30 ans ont connue), et a instauré un couvre feu. Je pense que ça mérite d’être souligné : le peuple se soulève contre les abus massifs qu’ils subissent et se retrouvent gazés, éborgnés (d’où les affiches de personnes avec un œil barré une croix rouge), avec des militaires, un état d’urgence et un couvre feu… Une répression d’une force incroyable…
Également, même si effectivement le mouvement est parti des jeunes lycéens et universitaires (qui donc n’ont pas connu la dictature et ses répressions, donc sans la peur qu’ont leurs aînées) , aujourd’hui dans la rue il y a de tous les âges. Vendredi, il y avait par exemple un homme âgé tenant une pancarte : “merci jeunesse courageuse” et les jeunes venaient le prendre dans leurs bras.
Il faut aussi comprendre que tout dans le pays est privatisé : l’eau, les sols, l’éducation publique et privée, le système de retraite (qui consiste à épargner de l’argent dans une banque, qui peut l’utiliser pour des placement fallacieux. Lors de la crise des subprime, des millions de chiliens ont perdu du jour au lendemain des millions de pesos (centaines de milliers d’euros) car les banques avaient investi dans l’immobilier aux États-Unis), la santé, bref tout. Tout est hors de prix, et c’est pourquoi des inégalités énormes existent, et pourquoi le peuple se révolte.
En avril sera organisé un référendum pour savoir si oui ou non me Chili changera de constitution. À suivre…
Si vous avez des questions n’hésitez pas.
Merci Margaux. La débat est ouvert! Merci aussi à Charles Viila et Brut