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Salgado Amazônia

Partageons les bonnes idées.

Jusqu’au 31 octobre vous pouvez aller voir l’exposition à la Cité de la Musique à Pantin.


Par Maria Reyes

Un voyage dans l’Amazônia de Salgado

Plonger dans la verdoyante végétation d’Amazônia, la dernière expo photo de Salgado, à la Philharmonie de Paris du 20 mai jusqu’au 31 octobre, c’est faire face à une réalité déconcertante. Tout d’abord, c’est revenir à l’Âge de Pierre, au début du début, lorsque la Nature s’exprimait dans sa plus grande splendeur, loin de l’intervention des hommes. Le défi de cet éternel nomade, qui a parcouru les quatre coins de la planète, n’est pas si évident. Sebastião Salgado, le héros aux 1000 et 1 visages, avec des trophées et une reconnaissance mondiaux, n’a plus rien à prouver à personne.

Il a décidé, cependant, de revenir au berceau qui l’a vu naître: l’Amazonie. Pendant six années, il fut un habitant de plus de la forêt. Il s’est adapté à la Terre Mère, et s’est incliné devant elle en s’adaptant aux différentes intempéries, aux pluies, aux animaux sauvages.
Les clichés panoramiques de nuages menaçant au-dessus de la forêt donnent une image hitchcockienne, magistrale et imposante. Salgado nous rappelle la magie de la vie, sans artifice, telle qu’elle est: sans abri ni parapluie. Les paysages édéniques défilent, et nous mènent à nous interroger: est-ce possible, tant de diversité et tant de beauté dans un même territoire?

Dès les premiers pas, la salle, plongée dans le noir, nous laisse apercevoir des lieux improbables, émouvants: des ciels nuageux, des montagnes sacrées, des lagunes paisibles, des cours d’eau puissants. L’eau, l’élément sacré de toutes les civilisations, nous rappelle son rôle fondamental dans l’écosystème.

Les photographies sont disposées dans un parcours circulaire, semblable à celui de la vie, dans lequel on se perd et on se retrouve. Au milieu de la salle, dans le cœur de la forêt, la lumière apparaît, la vie apparaît. Des portraits en premier plan de peuples originaires qui habitent ce vaste espace commencent à parler. Ils parlent avec leurs regards, avec leurs traditions, avec leurs habits. Ces enfants de la Terre revendiquent le droit de vivre avec la Pachamama. Le fond rouge, synonyme de mort, rappelle le sang écoulé, mais de manière paradoxale, il rappelle également la vie: certaines jeunes filles utilisent la couleur rouge de la terre pour se maquiller.

Il manque le dernier fils, celui qu’on ne voit pas, mais qu’on entend, qui se manifeste tel un esprit de la forêt: Jean-Michel Jarre. Ce représentant universel de la musique a su créer dans chacune de ses œuvres des univers parallèles, depuis “Le grand Bleu”, jusqu’à “Welcome to the other side” dans la cathédrale Notre-Dame. Cet enfant de la Terre, ambassadeur à l’Unesco, soutient la cause environnementale. Comme personne d’autre, et grâce à un travail laborieux, il a su fusionner son univers avec celui de la Terre Mère: les gouttes de pluie, les courants d’eau, les chants d’oiseaux, les feuilles secouées par le vent, les cris d’animaux, et les chants des enfants de la Terre.

La rencontre de ces arts crée l’essence de Amazônia. En sortant de cette exposition, le spectateur ne pourra échapper à l’idée que, avec le fond sonore d’un ruisseau, nous sommes tous des enfants de la Terre Mère, nous sommes tous Amazônia, et nous apprendrons par dessus tout que la valeur de la vie dépend de la valeur de la Terre.



Un viaje a la Amazônia de Salgado

Hundirse en la frondosa vegetación de “Amazônia”, la última exposición fotográfica de Salgado, en la Philharmonie de París desde el 20 de mayo hasta el 31 de octubre, es enfrentarse a una realidad desconcertante.
Para empezar, es volver a la Edad de Piedra, al principio de los principios, cuando la Naturaleza se expresaba en su mayor resplandor, fuera de las intervenciones del hombre. El reto de este eterno nómada, quien recorrió las cuatro esquinas del planeta, tampoco es claro desde un principio. Sebastião Salgado, el héroe con 1000 y 1 caras, con recompensas y reconocimiento por todo el mundo, ya no debe probarle nada a nadie.

Sin embargo, ha decidido volver a la cuna que lo vio nacer : la Amazonia. Durante seis años, ha sido un habitante más de la selva. Se adaptó a la Madre Tierra, y se inclinó ante ella adaptándose a las intemperies, las lluvias, los animales salvajes.
Las fotografías panorámicas de nubes amenazantes por encima de la selva dan una imagen hitchcockiana, majestuosa e imponente. Salgado nos recuerda la magia de la vida, sin artefactos, tal y como es: sin techo y sin paraguas. Los paisajes edénicos desfilan, y nos conducen a la pregunta siguiente: ¿es posible tanta diversidad y tanta belleza en una sola tierra?

Desde los primeros pasos, la sala a oscuras, deja distinguir lugares recónditos, que nos trastornan: cielos nublados, montañas sagradas, lagunas quietas, corrientes de agua. El agua, el elemento sagrado de todas las civilizaciones, nos recuerda su papel fundamental en el ecosistema.
Las fotografías forman un recorrido circular, que recuerda el de la vida, en el que uno se pierde y se vuelve a encontrar. En medio de la sala, en el corazón de la selva, aparece la luz, aparece la vida. Retratos de primer plano de pueblos originarios quienes habitan este vasto espacio, empiezan a hablar. Hablan con sus miradas, con sus tradiciones, con sus atuendos. Estos hijos de la Tierra reivindican el derecho a vivir con la Pacha Mama. El fondo rojo, sinónimo de muerte, recuerda la sangre derramada, pero de manera paradójica, recuerda también la vida: algunas muchachas usan los colores de la tierra para maquillarse.

Faltó el último hijo, el que no se ve, pero se oye, que se manifiesta como el espíritu de la selva: Jean-Michel Jarre. Este referente universal de la música ha creado universos paralelos, y en cada una de sus obras, desde “Azul profundo” hasta la más reciente “Bienvenido al otro lado” en la catedral Notre-Dame. Este hijo de la Tierra, embajador en la Unesco, apoya la causa medioambiental. Como ningún otro, y gracias a un trabajo laborioso, logró unir su universo con el de la Madre Tierra: gotas de lluvia, corrientes de agua, cantos de pájaros, hojas sacudidas por el viento, grito de animales, y cantos de los hijos de la Tierra.

La fusión de estas artes crea la esencia de Amazônia. Al salir de la exposición, el espectador no podrá dejar de pensar, con un fondo sonoro de agua que corre, que somos todos hijos de la Madre Tierra, que somos todos Amazônia, enseñándonos que el valor de la vida depende ante todo del valor de la Tierra.


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